La société chinoise Kaiwa Technology a dévoilé un concept de robot humanoïde équipé d'un utérus artificiel conçu pour porter un fœtus humain à terme.

L'annonce a suscité des espoirs parmi les couples confrontés à des difficultés de fertilité, mais a également provoqué de sérieuses inquiétudes sur les implications morales et sociales.

Malgré l'optimisme, les experts affirment que la technologie est encore loin d'une mise en œuvre complète.

Lors de la World Robot Conference, Kaiwa Technology a présenté un concept révolutionnaire qui a déclenché un large débat public : un robot humanoïde contenant un utérus artificiel intégré destiné à soutenir un fœtus pendant dix mois de grossesse et à accoucher d'un bébé humain.

Le robot, proposé au prix d'environ quatorze mille dollars, est présenté comme une alternative potentiellement peu coûteuse à la mère porteuse, offrant à des millions de couples dans le monde une voie vers la parentalité.

L'annonce a généré à la fois de l'anticipation et une profonde inquiétude.

Le fondateur et PDG de l'entreprise, le Dr Zhang Qifeng, a revendiqué que le robot est un système complexe qui simule l'ensemble du processus de grossesse humaine, de la fertilisation à la naissance.

Selon lui, la technologie est déjà mûre, et l'étape restante consiste à l'intégrer dans un corps robotique.

Le développement est considéré comme significatif en Chine, un pays qui, jusqu'à récemment, faisait face à la surpopulation et imposait des limites de naissance, mais où la situation s'est aujourd'hui inversée. Environ dix-huit pour cent des couples en Chine rencontrent des problèmes de fertilité et de difficulté à concevoir des enfants.

L'annonce a enflammé le débat public sur les réseaux sociaux, divisant les opinions entre des supporters enthousiastes qui considéraient le robot comme une solution révolutionnaire à la crise croissante de fertilité, et des critiques qui exprimaient des préoccupations sur les conséquences éthiques, sociales et juridiques.

Les sceptiques ont soulevé des questions sur le lien affectif entre la mère et l'enfant et ont averti du risque de créer des "lignes de production" de bébés à bas coût. Des experts médicaux ont souligné que la science est encore loin de reproduire les systèmes biologiques complexes de la grossesse naturelle, tels que les processus hormonaux et immunologiques, ou l'impact du lien materno-fœtal.

Zhang, qui a fondé l'entreprise dans le but de répondre à la baisse des taux de natalité en Chine, a déclaré qu'il était en pourparlers avec les autorités de la province du Guangdong pour élaborer des cadres politiques appropriés, et que l'entreprise avait soumis des propositions réglementaires sur la question.

Bien que audacieuse, l'annonce s'appuie en grande partie sur des rapports des médias chinois et coréens, certains premiers articles ayant déjà été retirés des sites d'actualités. Les experts restent sceptiques quant à l'application immédiate de la technologie, car la loi chinoise interdit actuellement de faire grandir des embryons humains dans des utérus artificiels au-delà de deux semaines.

Pendant ce temps, d'autres groupes de recherche dans le monde font des avancées significatives dans la science de la fertilité et de l'accouchement.

Des scientifiques de l'Institut de bio-ingénierie de Catalogne (IBEC) en Espagne ont récemment documenté en temps réel le processus d'implantation d'un embryon humain dans un tissu semblable à un utérus.

La rare étude, publiée dans la revue _Nature Communications_, a montré que l'embryon n'est pas passif mais "creuse" et "tire" activement dans le tissu, avec des embryons plus forts exerçant plus de force, un indicateur de succès de la grossesse.

Ces résultats éclairent l'une des principales faiblesses de la fertilité humaine : environ soixante pour cent des grossesses échouent au stade de l'implantation.

Une compréhension plus approfondie de ce processus pourrait conduire à des améliorations majeures dans les traitements de fertilité, en particulier dans la fécondation in vitro (FIV), où les taux de réussite d'implantation d'embryons de qualité ne dépassent pas quatre-vingts pour cent.

À l'heure actuelle, la technologie des utérus artificiels reste loin d'être prête à être utilisée pour des grossesses humaines complètes, principalement en raison de barrières éthiques et réglementaires.

La recherche dans ce domaine n'a réussi qu'à maintenir la vie fœtale pendant de courtes périodes, comme le montrent les expériences avec des embryons de moutons.

Cette technologie futuriste soulève des questions complexes sur le lien mère-enfant, la traite des êtres humains et même la définition même de la famille.