Fitch Ratings a décidé de conserver la note de crédit de la France à 'AA-', ce qui équivaut à un score de 17 sur 20, indiquant que la qualité de la dette française demeure classée comme 'élevée ou bonne'.

Cette décision survient malgré les récents défis politiques et économiques auxquels le pays est confronté.

Des inquiétudes avaient émergé concernant un éventuel abaissement à 'A+', ce qui aurait signifié un changement vers une qualité de dette inférieure, susceptible d'entraîner des coûts d'emprunt plus élevés sur les marchés financiers.

Les analystes ont noté que les données macroéconomiques actuelles étaient insuffisantes pour justifier le maintien de la note.

Cependant, certains ont suggéré que Fitch avait pu s'abstenir de déclasser pour éviter d'aggraver les pressions financières existantes sur la France.

En octobre, Fitch avait maintenu la note tout en assignant une perspective négative, citant la fragmentation politique significative qui complique la capacité du gouvernement à mettre en œuvre des politiques budgétaires durables.

Sur le front budgétaire, le Premier ministre François Bayrou a réussi à adopter un budget qui inclut des mesures d'austérité totalisant 50 milliards d'euros, entraînant un déficit de 5,4 % du PIB, encore loin de la limite de 3 % imposée par la Commission européenne d'ici 2029. Les observateurs du marché avaient déjà intégré les risques politiques et budgétaires durant une période marquée par la dissolution tumultueuse du gouvernement.

Les économistes affirment que la période la plus difficile pourrait avoir été franchie, mais des inquiétudes subsistent quant à la stabilité de la prime de risque française.

Les prévisions économiques de la Banque de France ont été révisées à la baisse, passant de 0,9 % à 0,7 % pour 2025, dans un contexte de tensions croissantes suite à une guerre commerciale initiée entre l'Union européenne et les États-Unis, à la suite de l'imposition de droits de douane par l'ancien président Donald Trump.

Cette atmosphère d'incertitude coïncide avec l'augmentation des coûts de financement de la dette française ; récemment, le rendement des obligations gouvernementales à dix ans a atteint 3,6 %, marquant le niveau le plus élevé depuis 2011. La hausse actuelle des coûts de financement complique considérablement la gestion budgétaire, l'augmentation étant largement attribuée à la montée des rendements allemands, qui ont fortement augmenté en raison d'un plan de relance domestique substantiel en Allemagne.

L'écart entre les obligations françaises et allemandes reste stable mais s'est élargi par rapport aux niveaux précédents, indiquant des inquiétudes croissantes parmi les investisseurs.

Le déficit public français est surveillé de près et devrait attirer une attention encore plus grande dans les mois à venir, notamment alors que s'intensifient les discussions sur l'augmentation des dépenses militaires dans le cadre de l'initiative 'ReArm Europe', estimée à près de 800 milliards d'euros.

Le gouvernement français cherche activement des moyens de financer ces dépenses militaires sans s'écarter de son trajectoire budgétaire.

Bien que la Commission européenne puisse ajuster temporairement ses règles fiscales pour tenir compte des dépenses liées à la défense, les experts mettent en garde qu'une augmentation du déficit public français pourrait provoquer des réactions défavorables sur le marché.

Les parties prenantes soulignent la nécessité de maintenir une discipline budgétaire pour éviter une escalade potentielle en crise de la dette.

La prochaine date clé pour cette évaluation sera le 11 avril, lorsque l'agence de notation Moody's annoncera sa décision concernant la note de crédit de la France.